Force (N)

Passionnée, entrepreneuse, battante, je n’ai cessé d’avancer par la force. Lutter contre ce qui m’enfermait, lutter contre mes ombres et faiblesses, lutter contre ce dont je ne voulais plus, lutter pour ce en quoi je croyais, me battre pour ce qui me semblait juste, pour moi, pour les autres.

J’ai toujours eu la sensation d’avancer dans la douleur et plutôt comme un bulldozer que dans la douceur.

Ne pas être forte voulait dire risquer de sombrer, devenir faible et à risque. Risquer de ne pas se relever, risquer d’être engloutie. Mais j’ai appris que :

Montrer ses faiblesses, c’est être vulnérable. Mais montrer sa vulnérabilité, c’est une force

Récemment et après des années de recherche du fameux lâcher-prise, j’ai compris. Ou devrais-je dire j’ai ressenti. Je me suis assise dans cette hutte chamanique, à bout de trop donner en m’oubliant, de trop courir, de trop passer en force tout le temps… et j’ai hurlé pour que tout cela s’arrête. Et tout s’est arrêté. Un peu trop même.

J’ai accepté de laisser aller, de m’abandonner. J’ai appris à me mouvoir dans la lenteur et la douceur. Et je me suis découverte. Derrière la dureté de cette force, j’ai découvert qu’il est possible d’avancer avec cette force tranquille du lion. Être pleinement présent, incarner qui l’on est véritablement, renforcer sa posture et simplement laisser émerger et rayonner ce qui est.

La force est une action qui peut mettre un corps en mouvement, modifier sa vitesse, changer sa trajectoire ou le déformer.

Combien de fois dans votre vie êtes-vous passé en force ?

Avez-vous la sensation d’avoir souvent avancé dans la douleur ?
D’avoir surmonté les difficultés de la vie en serrant les dents ?

Lorsque la force s’oppose au mouvement, on parle de résistance. Combien d’énergie avons-nous laissé à résister, à avoir un vouloir beaucoup trop fort qui nous a conduit à l’épuisement ?

La révolte, la haine, la lutte mais aussi le contrôle ne nous servent pas.

Lâcher prise c’est s’autoriser à s’abandonner. On parle d’ailleurs de la force de l’abandon. Comme quoi la force peut, lorsqu’elle est justement dosée et dirigée, être très puissante et nous servir efficacement tout en suivant le flow de la vie, tout en étant dans la douceur sans résistance ni douleur.

En écrivant ces quelques lignes je me demande : à qui, à quoi est-ce que je m’abandonne ? Quelle est cette instance qui me soutient ? Je crois qu’il est simplement bon de se s’abandonner au moment présent. Et en rien cela n’est une attitude passive ou fataliste. Sur la grande chaîne des causes et des effets qui composent la vie, nous ne pouvons qu’agir dans l’instant présent, nous en remettre à lui et, depuis là, faire ce qui nous parait le plus juste.

Lâcher prise c’est également accepter de rendre les armes (to surrender) et cesser de se battre de front. Apprendre des arts martiaux où le pratiquant trouve davantage de puissance en détournant la force de l’autre après l’avoir laissé venir et avoir accueilli cette énergie.

Acceptons les évènements, heureux et malheureux, qui se présentent. Faisons preuve de résilience. Lâchons prise en le ressentant dans notre corps, en évacuant toutes ces tensions qui nous « durcissent », toutes ces crispations physiques et mentales qui nous rigidifient. Laissons de côté notre volonté de contrôle, nos attentes, nos désirs égotiques. D’ailleurs, interrogeons-nous ! Combien d’attentes avez-vous en cet instant ? Par rapport à votre travail, votre conjoint… même par rapport au temps qu’il fait ?

Je vous invite à consulter le travail des psychologues C. Peterson et M. Seligman (Character Strengths and Virtues, 2004) qui ont identifié 24 forces de caractère réparties dans 6 catégories qui définissent notre capacité à utiliser notre intellect et notre esprit analytique, nos émotions et nos ressentis. Reconnues et valorisées à travers l’histoire, ces forces de caractère, aussi appelées « valeurs en action », sont des capacités de se comporter, de penser ou de ressentir d’une manière qui favorise un fonctionnement et des performances optimales et qui aide à mener une vie heureuse.

La transcendance, le courage, la sagesse, la tempérance, l’intégrité, le pardon, … autant de forces de caractère, de « valeurs en action » à justement doser.

Je vous souhaite une belle suite sur votre chemin, dans l’harmonie & la fluidité de ce qui est ☆